Est-ce qu'un animal dit sauvage, élevé par un humain, peut être considéré comme un animal domestique ? ou est-ce qu'au contraire un animal sauvage reste éternellement dans cette catégorie, potentiellement dangereux pour ses maîtres ou pour les autres humains?
Question philosophique et illustration concrète avec cette convocation au tribunal de Grande Instance de Périgueux. La fautive est Evelyne Cornu, une agricultrice de 42 ans. Cette femme a un coeur gros comme ça, et quand, il y a onze ans, elle voit un petit marcassin errer près de chez elle, elle le recueille. La mère de l'animal vient d'être tuée par une voiture. Elle devient la mère de substitution du marcassin, l'élève au biberon et lui sauve la vie. Cela crée des liens, et l'animal, parqué dans un enclos d'une centaine de mètres carrés, coule des jours heureux. C'est une laie adulte aujourd'hui, et la justice n'apprécie pas qu'elle soit traitée comme un âne. Un sanglier est, selon la définition juridique, un animal sauvage : la fautive a été condamnée à 200 euros d'amende et la saisie de l'animal a été demandée.
Dur, dur : la propriétaire de Mimine ne veut pas se séparer de son animal fétiche qui ne connaît qu'elle et qui est inapte à la vie en forêt: "ce sanglier, je l'ai élevé, j'y suis attachée" a-t-elle expliqué.
Une vague de protestations et de mobilisation s'est créée autour de l'habitante de Veyrines-de-Vergt. On en vient à craindre l'émeute si la maréchaussée venait se saisir de l'animal.
Au fait, les juges n'ont-ils pas trouvé dans les articles du code pénal de quoi adoucir le sort de Mimine ?
On voudrait le croire...