L’audience était solennelle et c’est un peu intimidés que les deux condamnés sont entrés dans la grande salle de la cour de cassation tandis que leurs familles se tassaient, silencieuses sur les bancs du public : « c’est une étape, confie Abdelkader Azzimani ; on a beaucoup souffert. J’espère qu’on reconnaitra complètement notre innocence » Ils s’assoient l’un et l’autre de chaque côté de leurs avocats, Me Abrakievitch et Me Darrigade.
Les deux hommes ont été condamnés à 20 ans de réclusion en 2003, peine confirmée en appel pour le meurtre d’un petit dealer, Abdelaziz Jhial à Lunel en 97.
Les avocats ont souligné qu’aujourd’hui une série d’éléments nouveaux devait entrainer la justice à revoir sa copie. Le témoin principal de l’accusation s’est complètement effondré, des analyses ADN ont pointé la présence d’autres individus sur la scène de crime, le mobile ne tient plus la route.
On retiendra de cette histoire la facilité avec laquelle la justice s’est contentée d’un faisceau d’indices pour condamner, en l’absence de toute preuve matérielle.
Devant les juges de la plus haute juridiction, l’avocat général a lui-même brièvement repris les différents points nouveaux, non connus des précédentes Cours d’Assises pour demander que les condamnés aient droit à un ultime procès susceptible de les innocenter pour de bon.
C’est ce qu’attendent les accusés ; deux hommes brisés qui disent leur souffrance après tant d’années : « Pour notre nom, pour notre famille, nous voulons aller jusqu’au bout. C’est un combat difficile qui se terminera bientôt j’espère » a dit Abderrahim el-Jabri à la sortie.
Réponse le 15 mai